Il ne nous étonne pas que Mère Ignazia insiste chaleureusement sur la nécessité de la charité et que avec la même fougue elle revienne souvent sur le thème de la sainteté.
En fait, il n’y a aucune différence entre charité et sainteté: la charité est sainteté ainsi que la sainteté, considérée dans son essence, c’est de la charité.
Quand, toutefois Mère Ignazia parle de sainteté et, en particulier de la sainteté qu’elle exige de ses filles, elle ne tombe jamais dans des exhortations plus ou moins vagues, mais elle vient au fait, n’hésitant pas, pour cela, à insister sur le même point.
Elle veut ses filles comme des “ouvrières saintement actives, pleines du Saint Esprit”.
Et qu’elles ne temporisent pas, qu’elles se décident à devenir ce qu’elles doivent être.
“Qu’on commence une vie sainte”, les avertit-elle avec un ton sûr, “les années passent et avec elles les grâces”.
Pour marcher aisément dans la vie de la sainteté, elle leur conseille d’employer la “paire” déjà rappelée: “humilité et humiliations”: et qu’elles savent, pour ne pas équivoquer, que son but envers elles est un, seulement un: les aider à se sanctifier “à tout prix”, car c’est celle-ci, en définitive, leur vocation et c’est seulement pour cela qu’elles se sont données au Seigneur.
En elles il ne devait rien rester de l’esprit mondain, entendu comme opposition ou négation de l’esprit évangélique. En elles on ne devait retrouver aucun attachement à elles mêmes, aucune recherche des propres commodités, aucune volonté de s’affirmer personnellement.
Au contraire, leur aptitude intérieure et leur conduite extérieure devaient réfléchir l’humilité, la patience, la soumission, l’obéissance de la charité du Christ.
Pour éviter toute équivoque sur la façon d’entendre cette particulière imitation du Christ elle écrivait: “Notre cher Institut devra faire tant de bien pour la variété de ses œuvres, mais mes chères filles, si l’on n’a pas un esprit religieux mâle et fort, on reste trompé par les flatteries du monde”.